Sous la douche, 20 juin 2019, tu as la tête qui tourne. Il y a 10 secondes, tu as réalisé quelque chose. Toi, jeune femme sans histoire, hétérosexuelle aguerrie qui ne s’est jamais posé de question, tu viens de réaliser que la personne dont tu es amoureuse représente une tâche dans ton petit palmarès de la norme sociétale.
Elle s’appelle Sarah. Elle a des cheveux bruns, bouclés, qui déferlent sur ses épaules comme dans les pubs de shampoing. Elle a des yeux en amande, couleur noisette et, quand elle se met à rire, ça fait des petits plis adorables de chaque côté. Tu ne l’as jamais vue nue. Mais tu l’as imaginée. Si souvent, tu t’es vue caresser sa hanche avec ta paume un peu moite. Tu t’es vue inspirer son odeur dans son cou, poser tes doigts contre son ventre, tes lèvres contre les siennes. Ça, tu l’as déjà fait. C’était le mois dernier. C’est elle qui est venue vers toi. Elle t’avait prise par la taille et avait collé ses seins contre les tiens. Toi, à cet instant, tu t’étais sentie électrisée. En-dessous de ton nombril, c’était l’hydrocution. Pour la première fois de ta vie, tu avais senti le désir de lèvres féminines partout sur ton corps. Ce n’était pas la première fois qu’une femme t’embrassait, pourtant. Mais c’était la première fois que tu ressentais ça. Cette chaleur entre tes cuisses, ces turbulences dans ton ventre, cette frénésie qui hérissait tes poils.
Bref, cette jeune femme magnifique, un peu timide, un peu coincée, un peu tarée. Tu en es amoureuse, c’est une certitude. Et là, sous ta douche, tu réalises que cet amour fait tâche. Ta famille l’accepterait sans aucun doute. Peut-être même que ça ne ferait pas de vague, que ce ne serait pas un évènement. Mais n’est-ce pas affreusement triste de se poser cette question ? Même si tu ne serais pas jetée à la rue, reniée, déshéritée par tes proches, quel genre de société te met dans la tête que ce n’est pas normal d’aimer la personne que tu aimes ? Intérieurement, un concert cacophonique se met à jouer. Les basses, les notes de fond qui font vibrer les os, c’est l’amour que tu ressens pour Sarah. Les aigus, les notes qui affolent et envahissent tes oreilles, c’est la honte que tu ressens sans le vouloir. Une honte qui te fait honte. Si toi-même tu la ressens, on n’est vraiment pas sorti de l’auberge. Et pourtant elle est bien là, au creux de toi, comme une vague qui t’engouffre alors que tu ne cesses de dire à tout le monde que tu nages mieux que Némo. En fait, tu te noies dans ton homophobie intégrée, et tu te rends compte, quand ton visage est submergé, que ce n’est pas de l’eau mais du pétrole. Ça colle, ça pue, ça brûle.
Le pommeau de douche te tombe sur la tête. Aïe ! Merde. Pas si mal, finalement, parce que ça a le mérite de te sortir des méandres dans lesquelles tu étais en train de te perdre. Bon. D’abord, tu remets le pommeau à sa place. Ensuite, tu inspires profondément. Enfin, tu éteins l’eau, ébouriffes tes cheveux et sors de la douche. Dans ta chambre, tu t’affales sur ton lit, toute nue, avec dans l’idée d’écouter un peu de musique avant de dormir.
Ton téléphone sonnes. En le déverrouillant, tu t’aperçois que tu as deux appels en absence. C’est Sarah. Elle a essayé de te joindre il y a une heure, encore une fois il y a 15 minutes, et elle essaie encore maintenant. Le cœur battant inexplicablement (ce n’est qu’un coup de téléphone, franchement calme-toi), tu décroches.
- Allô ?
- Coucou ! Je suis au 105 avec les autres, tu viens ?
Le 105, c’est le bar où vous allez tout le temps pour boire des bières avec les autres. C’est près de chez toi, tu viens de sortir de ta douche, t’as qu’à enfiler une jupe et tu peux y être dans 10 minutes. Allez, 15, si vraiment tu vas à 2 à l’heure.
- Vous restez longtemps, encore ?
- On sait pas, mais viens et on improvise !
- J’arrive.
Tu branches ton ampli à ton téléphone et tu mets En Léa de Muddy Monk en boucle. Ça te donne du courage. C’est sur cette chanson que tu aimerais embrasser Sarah. Ça te met dans une ambiance douce mais un peu conquérante quand même. La mélodie te fait danser lentement pendant que tu enfiles une robe toute simple, avec de la dentelle dans le dos. Tu es sûre que tu es pas mal, et tu te regardes dans le miroir de ta chambre pour vérifier. Oui, tu es même plutôt canon. Dommage que Sarah ne soit pas là pour te voir. Face à la glace, tu remues tes épaules nues au rythme de la musique. Tu passes même tes doigts sur tes sourcils fraichement épilés, pour être sûre qu’ils aient la forme parfaite.
Je ne connais pas pays plus tendre
Que ces rivages, ce val immense
Où je me plante
Si je l’ai chérie jusqu’à la trouver nue, c’est qu’elle a mon âme
Car si je ride encore les rues de ma ville
Comprends qu’on n’oublie pas ses rêves
Indélébiles
Et si je traîne encore le soir dans les bars
C’est que chaque verre efface un peu son image
Je ne connais pas plus doux mirage
Que ses méandres, ce goût amer
Quand elle me plante
Si elle est partie et qu’on s’est trouvé nu
Repeins mon âme
Car si je pleure encore les rues de ma ville
Comprends qu’on n’oublie pas ses rêves
Indélébiles
Et si je tangue encore le soir dans les bars
C’est que chaque verre efface un peu son image
Collant noir presque transparents, robe, chemise en jeans s’il y a du vent, chaussures, tu es prête. Tu sautes sur ton vélo et rejoins les autres. Sarah et là, assise sur le banc en bout de table. Comme tu l’avais déjà un peu deviné au téléphone, elle n’en est pas à son premier verre. Elle affiche un sourire un peu niais et sa voix par dans les aigus à chaque fin de phrase. On te fait une place entre Abdel et Charles, et ce dernier te commande une bière au gingembre, parce qu’il sait que tu adores ça.
Pour dire toute la vérité, tu avais couché avec lui quelques nuits avant d’embrasser Sarah. T’en es pas très fière parce que vous ne vous êtes pas protégés, et puis peut-être surtout parce qu’il a une copine depuis plus d’un an. Tu ne la connais pas, mais il faut bien admettre que c’est pas cool. Depuis, Charles s’y croit un peu trop avec toi, et il ne semble pas remarquer que tu n’as d’yeux que pour Sarah, en face de toi, en train d’essayer d’allumer sa cigarette, jusqu’ici sans succès. Il est beau, et c’est vrai que tu tombes assez vite sous son charme quand il plonge son regard dans le tien. Mais tu sais qu’il joue. Ça se voit qu’il adore ça. Et tu n’aimes pas trop être le jeu de quelqu’un. Encore moins si ce jeu est un manque de respect pour une tierce personne. Comprendre ici : sa copine. Pour la faire courte, il ne t’intéresse pas.
- Bon, on fait quoi après ?
Sarah a demandé ça avec un air un peu impatient. Elle a l’air motivée à rester dehors toute la nuit. En même temps, qu’y a-t-il d’étonnant à ça ? Pour une fois qu’on a une belle soirée d’été, pas trop fraîche, que le soleil illumine encore le ciel avec ses couleurs de crépuscule, et qu’on est tous·tes ensemble. Autour de toi, le débat s’enflamme. Il y en a qui veulent rester ici parce que les bières sont bonnes et pas chères, d’autres préfèrerait s’asseoir au bord du canal et s’acheter des bières encore moins chères dans un tabac, et d’autres aimeraient mieux aller acheter du shit et fumer dans un parc. Sarah fait partie du dernier groupe, alors que tu fais plutôt partie du deuxième. La joute d’arguments bat son plein et le premier groupe se rallie au second. Finalement, après 5 bonnes minutes de discours quasi-politiques, vous trouvez un compromis : trois d’entre vous vont chercher leur shit pendant que le reste va acheter des bières pour toute la bande. Vous vous retrouverez dans une demie heure dans le parc qui est à mi-chemin entre le centre-ville et l’appartement du dealer. On paie, Abdel t’offre ta bière parce qu’il t’en devait une depuis l’autre fois, et c’est parti.
Tu vas chercher des bières, Sarah du shit. 10 minutes sont passées, tu es dans un tabac, en train de chercher les bières les moins chères du frigo. Ton téléphone vibre au fond de ta poche. C’est Sarah.
« Je vais pas bien, rejoins-moi à côté de chez Martha stp. »
Ni une ni deux, tu quittes tes potes sans même leur donner une explication. Tu trouveras une excuse plus tard. Chez Martha, c’est tout droit puis tout de suite à droite. C’est à 3 minutes. Pourquoi elle est là-bas ? Aucune idée. Ce qui est sûr, c’est que tu vas l’y retrouver.
Tu as fait un virage trop serré et tu as failli t’étaler de tout ton long sur le trottoir. Ta bonne étoile a évité ça. Au coin de la rue, juste à côté d’un large pot de fleurs installé là par la ville, tu discernes une silhouette un peu brinquebalante. Plus tu pédales, plus tu es capable de la voir avec précision. C’est Sarah. Elle tangue à un mètre du mur en faisant des gestes un peu incohérents. Tu descends de ton vélo à côté d’elle, laisses tout en place, les lumières, ton sac dans le panier, etc. Elle te voit et te saute dans les bras.
- T’as fait super vite ! Trop contente que tu sois là !
- Tu m’as dit que tu allais pas bien, j’ai…
- Ouais j’ai vomi. Mais du coup ça va mieux, là. T’as pas de l’eau ?
Tu cherches la bouteille d’eau que tu avais remplie avant de partir. Elle la descend en quelques secondes, se rince la bouche et crache la dernière gorgée. Même dans cet état, elle est belle. Ses cheveux font désordre, ses lunettes ne sont pas droites et elle sent vraiment l’alcool. Mais elle est belle. Ton corps s’est remis à parler d’elle avec les mots qu’il connait. Les frissons, les papillons dans le ventre, le bourdonnement dans les oreilles. Un sourire presque aussi niais que le sien se dessine sur tes lèvres. Tu as l’air ridicule, mais tu t’en fous. Tu aimerais prendre ses mains et les serrer dans les tiennes. Mais tu n’oses pas. Elle a bu, tu ne sais pas à quel point elle a envie de toi. Il vaut mieux ne rien faire.
Une longue seconde passe. Elle te regarde dans le fond de l’âme. Dans ta tête, Muddy Monk te chante En Léa. D’un pas mal assuré, elle s’avance vers toi. Immobile, tu la regardes se débattre avec la pesanteur de ce foutu Newton. Elle fait encore un pas et est maintenant assez proche pour poser sa main sur ton avant-bras. Tu es absolument incapable d’émettre le moindre son. Est-ce plutôt sa beauté ou son état qui t’intimide le plus ? Elle est désormais si proche que son haleine alcoolisée caresse tes joues. Tu rougis. Elle tend le menton vers toi, tu l’arrêtes en posant ta main sur son ventre.
- Tu sais que j’en ai envie, Sarah. Mais tu as bu. Est-ce que tu es en état de faire ça sans le regretter demain ?
- J’ai pas bu autant que ça, tu sais ?
- Sarah, tu tangues.
Elle pouffe de rire.
- Bon, j’ai pas mal bu. Mais j’ai envie de t’embrasser. Et ça, c’est pas l’alcool.
Elle s’avance encore, ses lèvres effleurent les tiennes puis les abandonnent. C’était si court. Trop court. Tu ouvres les yeux, pensant qu’elle a disparu, mais alors que tu commences à peine à l’apercevoir, elle encercles ton visage de ces deux mains et lèche tes lèvres avec passion. Plaquée contre le mur derrière toi, tu laisses enfin tes mains, tes bras, ta langue agir à leur guise, comme dans leurs rêves. C’est mieux que l’ecstasy. Tu te sens portée, transportée par son corps qui fait corps avec le tien. Elle te susurre des choses à l’oreille que tu ne partageras avec personne, mordille ta lèvre, soupire au creux de ton cou. Ses mains vagabondent au hasard de tes courbes, l’une d’elles trouvent la pierre angulaire de ton désir, juste entre tes cuisses. Une simple pression te fait tressaillir. Tes mains à toi sont partout et nulle part à la fois, toi qui avais tant de fois imaginé cette scène, tu te retrouves un peu surprise, un peu gauche face à cette femme si désirante et désirable. Le plaisir te fait bientôt oublier ce qui vous entoure. Plus de mur derrière toi, plus de trottoir sous tes pieds, plus de passants·es interloqués·es qui zyeutent votre rencontre charnelle d’un air à la fois envieux et désapprobateur. Il n’y a plus qu’elle, plus que toi, ses doigts sensuellement recourbés au niveau de ton entre-jambe, sa langue tourbillonnant entre tes lèvres entre-ouvertes. 11:51 AM
Dans l’obscurité de cette ruelle mal éclairée, tu as fini par te laisser aller. Tes doigts ont imité les siens, leur rythme, leurs mouvements. Tu aimerais t’allonger à ses côtés, l’étreindre ici, sur ce trottoir, et puis partout ailleurs. Tu l’aimes si fort. Mais vous êtes dehors, des gens passent et repassent, vous regardent. Vos ami·e·s vous attendent, certainement depuis un moment. Tu ne sais pas trop, en fait, puisque tu as perdu toute notion du temps. Ça pourrait faire 3 minutes que vous vous embrassez, ou bien 3 heures. Tu aimerais tout arrêter là, tout recommencer à l’infini, ne jamais arriver au moment où la réalité te frappe en plein visage. Mais elle est tombée sur toi comme la pluie un soir d’été. Ça fait chier, mais tu ne peux rien y faire. Doucement, tu fais remonter tes doigts le long de son ventre. Tu cherches à t’écarter d’elle, à contre-cœur. Elle continue de t’embrasser avec ardeur, mais finit par comprendre que la fête est sur le point d’être finie.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Te dit-elle en soupirant.
- Il faudrait qu’on y aille, non ? J’en n’ai pas envie mais…
Elle t’embrasse à nouveau.
- Tu as peur ? C’est la première fois que tu fais ça ?
Tu bafouilles des choses incompréhensibles. Elle t’interrompt.
- Si tu veux qu’on arrête, on arrête. Mais si c’est juste parce que tu as peur, on va chez moi, on se fait du thé, ou ce que tu veux, et on reprend là où on en était. Ça te parle ?
Soudain, tu as la gorge serrée. Et si ce n’était pas vraiment ce que tu veux ? Après tout, tu n’as jamais été attirée par les femmes. Ton truc, ça a toujours été les hommes. Et si tu faisais une erreur ? Et si tu avais fait une simple fixette, et que tout ça allait trop loin ?
Sarah s’est écartée de toi. Elle cherche à déceler tes émotions en scrutant ton visage avec attention. Tu n’oses pas la regarder dans les yeux. Elle sourit.
- Viens, on va boire un thé. Si tu veux, on peut regarder un film, j’ai téléchargé plein de trucs récemment.
- Et les autres ?
- On s’en fout des autres. Tu leur diras que je me sentais pas bien. Ils vont y croire sans problème, c’est toujours moi qui vomis en soirée.
Elle hausse les épaules, l’air complètement décontractée, et te prend la main. Silencieuse, tu la suis. Vous marchez pendant quelques minutes, puis vous arrivez devant la porte de son immeuble. Chaque seconde s’éternise. Les battements de ton cœur s’accélèrent. Elle compose le code. Elle pousse la porte. Vous avancez jusqu’à l’ascenseur. Vous montez jusqu’au septième. Les portes coulissantes font un bruit aigu désagréable en s’ouvrant. Vous parcourez les dalles de ce couloir austère. Arrivées devant sa porte, elle fouille ses poches pour retrouver ses clés. Elle les tourne dans la serrure. Les secondes sont des années-lumière. Elle allume la lumière du salon, retire sa chemise et va jusqu’à la cuisine en soutien-gorge. Tu déglutis avec peine. Ton cœur est en crise.
- Tu veux une infusion au gingembre ou un thé vert ?
Sa voix te fait l’effet d’un gong en plein désert. Comme si c’était le seul son que tes oreilles reconnaissaient distinctement.
- Gin… gingembre.
- Ça marche ! C’est ce que je préfère aussi.
Tu entends l’eau qui se met à bouillir, faisant écho aux émotions qui se déchaînent dans ta cage thoracique. Elle réapparaît et s’assoit à côté de toi sur le canapé. Elle est belle, calme, souriante. Sa main se pose délicatement sur ta cuisse. Dans ta tête, c’est le festival des « et si ». Tu aimerais que ça cesse. Que tout cesse. Ou juste les questions incessantes ? Sa main se rapproche de ton ventre, tu n’as aucune envie qu’elle arrête sa course. Un frisson fait un aller-retour entre ton ventre et tes épaules. Tes poils sont hérissés, Sarah l’a vu. Elle soulève ton bras et embrasse ton poignet. Elle dépose un autre baiser un peu plus loin, encore un, encore plus loin, passe ton coude, ton épaule, ta nuque, ton oreille. Elle t’embrasse. Pilote automatique, plus peur de rien, tu laisses le désir se frayer un chemin dans le moindre de tes pores. Le feu prend au fond de toi, tu ramènes son corps vers toi, elle monte sur tes jambes en califourchon, tu embrasses ses seins, retire son soutien-gorge, découvre avec émerveillement la douceur de sa peau. Sa main retrouve l’intérieur de tes cuisses, tu t’allonges, son visage y plonge avec ferveur. Ta respiration, hors de contrôle, s’intensifie à chaque inspiration. Chaque seconde plus de plaisir que la précédente. Chaque seconde plus envie d’elle. Tu trembles, tes muscles se tendant, entre tes jambes, la magie qu’elle opère est inexplicable. tu n’as plus peur de rien, plus envie de rien d’autre que sa langue et ses doigts, ses caresses, sa fièvre mêlée à la tienne dans un concerto de gémissements qui se répondent. Ça fourmille le long de tes jambes. La sensation arrive à ton nombril, bouillonne sous tes seins, arrive à ta tête, fait bourdonner tes oreilles. Tu ne peux réprimer un cri de plaisir qui se prolonge en soupir et te réveille. Hébétée, tu ouvres de grands yeux interloqués. La main entre tes jambes, tu reconnais le miroir de ta chambre en face de ton lit, sur lequel tu es allongée. Tu laisses lourdement retomber ta tête sur ton oreiller. Dépitée, tu maudis la capacité qu’ont les humains de faire des rêves si réalistes. Autant que ce soit vrai, à ce compte-là !
En même temps, c’était vraiment bien. Tu fermes les yeux et essaies de reconstituer cette image exceptionnelle : Sarah, ses cheveux bruns en bataille autour de son visage, ses yeux fixés sur toi, ses mains agrippant les tiennes comme si elles ne les laisseraient jamais plus s’enfuir.
Ton téléphone sonne. C’est Sarah.
« Je sais qu’il est tard, mais tu veux pas venir boire un thé à la maison ? »